C’est en Mai 2012 que Sandrine Clément ouvre sa propre structure Equita’Sion, conçue complètement dans l’esprit éthologique. « Il y a un fossé monumental entre les deux approches. En classique, j’ai appris à tenir sur un cheval et à enchaîner un parcours d’obstacles. En découvrant l’éthologie je me suis rendu compte que je ne connaissais rien. J’ai appris à me demander : « Comment est mon cheval aujourd’hui ? », à le laisser s’exprimer, à le décrypter et à lui proposer de coopérer. L’éthologie est aussi une école de rigueur. Elle fait ressentir les choses pour arriver à emmener le cheval dans une figure, étape par étape, pour qu’il y soit prêt autant mentalement que physiquement. La stratégie de l’éthologie est de faire en sorte que le cheval soit d’accord. En cela change tout. Y compris pour la sécurité des cavaliers. »

Comme beaucoup de cavaliers Sandrine Clément a commencé l’équitation par le classique : elle enchaîne les Galops et la compétition jusqu’au championnat de France par équipe de CSO et de concours complet à Lamotte-Beuvron.

Décidée à vivre de sa passion, elle commence par le tourisme équestre et l’animation d’activités poney. A l’aise dans cet univers, elle expérimente la pédagogie pour les enfants, la conception de jeux, la structuration ludique des séances.

Sandrine se forme ensuite au monitorat dans la région auvergnate auprès d’une instructrice qui lui fait prendre goût au dressage. En parallèle, elle est auxiliaire auprès d’enfants handicapés scolarisés dans les écoles ordinaires. De cette expérience elle apprend beaucoup sur le fonctionnement de l’enfant : « Les enfants handicapés sont dans un monde, et à l’école on les emmène dans un autre monde qui n’est pas pensé pour eux. On essaye de les faire entrer dans ce moule alors qu’il n’est pas adapté. »

Afin de créer sa propre structure, Sandrine suit une formation agricole d’élevage équin. Elle y rencontre une cavalière anglaise dont l’approche est tout à fait différente de ce que Sandrine a vu jusqu’ici : d’abord dans l’état d’esprit du respect du cheval en tant qu’être vivant, avec des besoins et des émotions. Ensuite, dans les méthodes de soins différentes avec l’utilisation de la phytothérapie et, enfin, la notion d’éthologie. Elle prend la décision de se former à cette méthode.

Pendant 6 ans, elle travaille à passer les 5 savoirs et les 2 niveaux de brevets fédéraux sur les méthodes d’Andy Booth et de La Cense, qui lui permettent aujourd’hui d’enseigner l’équitation éthologique.

« Cette formation a eu l’effet d’une claque, tellement les réflexes de l’équitation classique étaient ancrés. Heureusement j’ai pu travailler des dizaines de jeunes chevaux et comprendre comment leur transmettre des codes quant au départ il n’y a rien. J’ai découvert aussi une pédagogie de l’équitation différente : positive, qui valorise et qui transfert véritablement les connaissances au service du cheval, où l’on apprend à construire sans être dans la compétition. C’est cette pédagogique que j’enseigne à Equita’Sion. ».